Fatimata Diallo Ba
La vie et la personne de Fatimata Diallo Ba se balancent entre le Sénégal et la France: une enfance à Dakar, des études en France, à Poitiers ou Paris, puis des années d’enseignement en région parisienne, et ensuite dans un grand lycée dakarois… Profondément africaine, elle a expérimenté très personnellement ce qu’est une double culture!
Des cris sous la peau / Rouges silences
Des cris sous la peau puis Rouges silences… Deux romans qui se suivent, en commençant par un regard vers le passé: comment Yandé cette « petite fille de quarante-cinq ans » en est-elle arrivée à ce point de sa vie? Ce retour vers l’Afrique natale, ce retour vers soi lui permettent de se réconcilier avec elle-même et de reconstituer son identité, au prix de quelques cris sous la peau. Puis dans Rouges silences, on suit en France le retour de Yandé, et on se familiarise avec son mari et ses deux filles. Ces trois-là aussi devront régler des comptes avec leur passé et leur ascendance pour tenter de se pacifier.
PISTES PÉDAGOGIQUES
Une petite fille de quarante-cinq ans prend l’avion pour la deuxième fois de sa vie, en ce caniculaire juillet parisien. Pour l’auteure, cette première phrase porte en elle toute la dynamique du roman. Si une première phrase est décisive pour l’écrivain(e), l’est-elle autant pour le lecteur? Avez-vous des expériences ou des souvenirs de ces « incipits » comme on les appelle, qui vous séduisent aussitôt, et portent en eux toute la dynamique et la vibration du texte qui suit?
Je crois en la puissance de la paroledéclare Fatimata Diallo Ba. Pensez-vous que dire ce qu’on a vécu, se le dire à soi-même ou le raconter peut aider à éloigner des expériences traumatisantes? Et lire (dans un livre par exemple) ce qui est arrivé à autrui aide-t-il à libérer le lecteur ou la lectrice?
L’un des personnages importants s’appelle Mor. Un prénom courant au Sénégal et en même temps une syllabe qui fait frissonner le lecteur francophone. Avez-vous le souvenir de prénoms qui par leur assonances ou leurs échos font naître des associations d’idées spéciales? Des prénoms à rechercher ou à éviter?
Arrivée au terme de son deuxième roman, Fatimata Diallo Ba découvre qu’elle est sur la piste d’une grande histoire généalogique: une génération suit l’autre et un genre de saga est peut-être sur le point de se construire, puisqu’un troisième roman est en cours d’écriture. Ce genre d’architecture romanesque vous plait-il particulièrement? En quoi résident ses attraits?